Débuté il y a quelques années sur une île paradisiaque occupée par de méchants bandits armés, la saga Far Cry a bien évolué, nous emmenant dernièrement dans les hauteurs de l’Himalaya. Mais Ubisoft n’avait pas fini de nous surprendre et cette année, c’est un Far Cry Primal qui nous est proposé, nous projetant en pleine préhistoire dans le rôle d’un homme des cavernes…
Comme une aparté dans la série, ce Far Cry Primal reprend tout de même les codes des anciens opus mais forcément, avec ce que l’on trouvait sur place il y a 10 000 ans, à savoir, pas grand chose. On incarne donc Takkar, chasseur de la tribu Wenja. Personnage lambda a priori, Takkar verra sa destinée prendre de l’ampleur dans cette aventure pleine de dangers…
Très vite on rencontre des personnages alliés et ennemis dans la contrée luxuriante d’Oros. Les PNJ amis nous proposeront différentes missions principales ou secondaires qui nous feront crapahuter dans la forêt et nous permettront surtout de débloquer des compétences, des outils, des armes, etc… C’est là qu’on sent la marque RPG dans le jeu qui est très importante. On doit effectivement sans cesse récolter du bois, de l’ardoise, du roseau, de la viande, des plantes, du cuir… tout cela pour confectionner et améliorer son arsenal mais aussi pour guérir ses plaies et celles de ses animaux de compagnie.
Car oui, les animaux de compagnie sont très important dans Far Cry Primal. Et je ne parle pas de caniches ou de chats angora, non, ici on parle de loups, de lions des caverne, de tigres à dents de sabre, d’ours ou même de mammouths! Pour les apprivoiser, une seule solution: jeter un appât de viande au sol, attendre la bête et pendant qu’elle mange l’approcher en lui causant gentiment… Bien sûr, plus les animaux sont gros et agressifs, plus c’est délicat. Mais en tous cas, quand cela fonctionne on se retrouve instantanément avec un animal fidèle qui nous suit partout, qu’on peut lancer sur les ennemis, renvoyer à la maison ou rappeler à tout moment. Par contre, il faudra aussi en prendre soin car il peut être mis à mal par des animaux plus gros que lui ou des humains en nombre. Il faut alors le rassasier, le câliner…
J’oubliais. En plus des bêtes féroces qui peuvent nous accompagner partout on peut également faire appel à un hibou. Ainsi, on prend son contrôle pour survoler la zone à la recherche d’ennemis, d’animaux, de ressources, de lieux importants. On peut aussi attaquer avec. Elle aussi peut bénéficier d’améliorations d’ailleurs.
Mais Far Cry Primal c’est avant tout une histoire d’humains où les tribus cohabitent ou s’affrontent. Il sera important de communiquer avec les autres et libérer certains personnages des griffes de l’ennemi. Ainsi, on augmentera la population du village. Le jeu propose alors une dimension stratégique dans laquelle il faut penser à préparer sa défense si une tribu ennemie attaque. Oros est un immense terrain de survie alternant entre la jungle moite et les espaces enneigés. D’ailleurs, dans ces dernières zones, apparaitra une jauge de froid qui indiquera ce que subit notre personnage. Il faudra alors veiller à se trouver du feu pour reprendre un peu de chaleur corporel. On peut rapidement enflammer son gourdin mais aussi ses flèches, sa lance, etc… Avec cela on embrase facilement un bosquet…
Bien sûr nos actions ont souvent des incidences sur le microcosme d’Oros. Le feu fera fuir des troupeaux de chèvres, celles-ci pourront être attaquées par un ours. Les cris d’animaux alertent les ennemis, qui pourraient à leur tour vous repérer, etc.. Le jeu propose une riche et dynamique avec un cycle jour/nuit convainquant. On se sent alors immerger plus que jamais et dans la peau d’un être parmi d’autres, pas forcément comme le héros de l’histoire…
Très vite, l’aventure nous proposer différentes missions aux quatres coins de la map avec des personnages différents. On aura donc des missions principales nous faisant souvent évoluer sur différents points clés tels que la chasse, la spiritualité, le combat… mais on aura aussi l’occasion de procéder à des missions annexes pour gagner des ressources, de l’amélioration. Ces dernières quêtes proposeront souvent du sauvetage ou de la recherche d’objets. Aussi, évidemment, les collectionneurs seront ravis de se lancer à travers la plaine pour trouver l’intégralité des bonus cachés.
Far Cry Primal porte bien son nom car le jeu nous confronte régulièrement à des rencontres musclées que ce soit face à des animaux ou face à des humains. Les combats au corps à corps sont puissants et bien amenés. On sent clairement l’axe primitif du jeu. C’est gore, sanglant, bestiale. Et on apprécie!
Tout cela est bien retranscrit graphiquement. Globalement, Far Cry Primal est un jeu magnifique qui ne lésine pas sur les détails des paysage et de la nature en général. Les forêts son luxuriantes à souhait (on en usera d’ailleurs souvent pour se planquer), les reliefs changeants et on se sent toujours dépaysé malgré tout. Les effets de lumières eux-aussi ont leur importance. L’ambiance sonore est elle-aussi déterminante car on entend au loin les cris d’hommes ou d’animaux. Il faut être toujours à l’affût même si certains prédateurs sont méchamment discrets…
Far Cry Primal est un splendide hommage à l’époque préhistorique. Les développeurs ont pris un soin immense à proposer un univers réaliste et immersif en allant jusqu’à réinventer la langue des hommes de cro-magnons. Visuellement c’est réaliste et enchanteur, au niveau sonore c’est englobant et inquiétant. Le pari est réussi: le joueur est un chasseur mais aussi une proie et jamais il ne doit baisser sa garde. On a rarement vu un jeu de survie si imprévisible, comme l’est le milieu sauvage (surtout celui de cette époque). Au niveau du gameplay, le jeu propose des tas de possibilités avec une dimension RPG/crafting bien sentie. De quoi passer des heures de jeu sans jamais vraiment s’ennuyer. Pour finir en un mot: GraOumAaarffff!