On le sait, c’est pas bien de voler… Pourtant, c’est ce que nous propose de faire Thief, ce jeu d’action/infiltration à la première personne. On y incarne en effet Garrett, personnage aussi mystérieux que discret… Avec lui, on va arpenter une ville moyen-âgeuse dans une ambiance plutôt prenante sur PS4… du moins au début…
Très vite dans Thief, on se rend compte que le scénario ne sera pas le point fort du jeu. C’est plutôt son ambiance sombre et humide qui va nous immerger dans l’aventure. Dès le début du jeu on apprécie ce pouvoir qui nous est attribué, celui d’être doué de discrétion et d’agilité pour courir sur les toits, fracturer les portes et fenêtres et dérober toutes sortes de choses brillantes et de valeur…
Sur PS4 on profite effectivement de graphismes de qualité avec une ambiance clair/obscure bien sentie. Aussi, au niveau sonore on oscille entre silence, chuchotements des gardes ou dialogues des habitants à travers les fenêtres entre-ouvertes… Tout cela est plutôt bien fichu et convient donc parfaitement à l’approche infiltration du jeu.
Sur les toits de la cité on se sent libre et puissant. On se prend vite au jeu en courant dans les ruelles, escaladant les murs, etc.. Mais très vite, on constate que cet open world n’est pas si « open » que cela car les zones sont découpées en ruelles et accès étroits et tortueux. On ne pourra pas non plus escalader n’importe quel mur. Si on espérait vivre un Assassin’s Creed à la première personne c’est finalement loin d’être le cas… En plus de cela, l’univers du jeu est scindé en différentes zones nécessitant de longuets chargements… tout cela casse cruellement le rythme.
Et les progression de l’aventure ne sert pas davantage le plaisir de jeu avec des missions principales qui se succèdent sans grand panache et des missions secondaires vraiment anecdotiques et vite ennuyeuses. On sera plutôt préoccupés par le fait de trouver des accessoires et autres équipements. Et c’est sur ce point que Thief montre son meilleur côté avec de bonnes idées dans le gameplay. On pourra en effet jouer de l’arc pour différentes raisons en fonction des flèches à notre disposition : des flèches enflammées, des flèches à eau qui éteignent les torches pour gagner en discrétion, des flèches pour couper des cordes et actionner des mécanismes au loin (ponts, portes…), des flèches plus lourdes pour tuer l’ennemi si besoin ou des flèches étouffantes pour les neutraliser. Autre équipement incontournable : le grappin qui permettra d’atteindre des zones plus difficiles d’accès par exemple. Plus simplement, Garrett peut éteindre avec ses doigts les bougies dans les intérieurs afin de rester le plus possible dans l’ombre à l’abri des regards de gardes bien méfiants. Ceux-ci pourront être surpris par l’arrière, neutralisés et cacher dans un coin. Au préalable on pourra lancer au loin des projectiles pour les détourner de leur ronde habituelle. De bonnes idées donc qui serve l’axe principal « infiltration » de Thief. En effet, ne pensez pas à la jouer bourrin. Le corps à corps sera toujours compliqué face à des gardes entrainés et armés. Et les tuer de loin à l’arc ne sera pas toujours efficace car ils sont coriaces et les autres sont vite alertés.
Après un jeu très similaire nommé Dishonored (davantage au point…), Thief ne parvient pas à faire mieux et c’est bien dommage car sur la forme il avait de sérieux atouts. Son excellent concept basé sur le vol, l’infiltration, l’agilité d’un personnage discret, n’est pas abouti à cause d’un open world qui n’en est pas vraiment un et pas mal de limites dans le gameplay (les crochetages de serrures… une blague…) et de frustration dans la liberté d’action (zones étrangement inaccessibles, nombreuses portes fermées…).
Thief est le typique jeu qui déçoit non pas parce qu’il est vraiment mauvais mais parce qu’il promettait beaucoup et qu’au final on est frustré face à ses limites… Pourtant le jeu était annoncé depuis plusieurs années. On était en droit de demander mieux… Dommage.