En 1992 sortait le jeu vidéo Flashback chez Delphine Software sous la direction de Paul Cuisset. Un an après le Another World de Eric Chahi chez le même éditeur, ce nouveau jeu de plate-forme/action s’en inspirait pas mal notamment au niveau des déplacements réalistes du personnage principal. Titre incontournable de l’histoire du jeu vidéo, Flashback a tenté des « comeback » (Fade to Black en 95, Flashback HD en 2013…) mais sans jamais retrouver le même succès.
Cette année, l’éditeur Microïds (qui exploite beaucoup de licences telles que Les Schrtoumpfs, Astérix, Tintin, Hercule Poirot, Goldorak…) propose une « vraie » suite au titre avec ce Flashback 2 disponible pour le moment sur PS5 et Xbox Series (versions PS4, Xbox One et Switch à venir en 2024).
Pour les fans, c’est toujours avec nostalgie et enthousiasme qu’on attend un tel retour même s’il plane toujours une part d’appréhension. Pourtant, Paul Cuisset de retours aux commandes, on ne pouvait qu’être rassuré…
Au 22e siècle, les Mondes-Unis s’étendent en paix à l’ensemble du Système Solaire, mais cet équilibre est menacé par l’invasion des Morphs menée par la redoutable Générale Lazarus. A la recherche de son ami de toujours, Ian, avec l’aide de ses rares alliés dont A.I.S.H.A., son emblématique arme à l’intelligence artificielle développée, Conrad plonge à nouveau dans une aventure haletante pleine de rebondissements et de révélations !
On retrouve donc Conrad dans cet univers futuriste à la Blade Runner. La direction artistique est plutôt bien sentie avec notamment des illustrations des personnages magnifiques lors des phases de dialogues (qui sont donc fixes…). On retrouve cette ambiance futuriste mais d’une vision d’antan qui colle parfaitement à cet esprit revival des jeux futuristes auxquels on jouait dans les années 90 (vous suivez?…).
Effets de lumières, richesse des environnements avec de la vie, des personnages qui déambulent et des zones variées entre les villes futuristes, la jungle inquiétante et autres… Globalement, le titre est joli et on retrouve les mouvements de Conrad que l’on connait avec un certain réalisme et de la fluidité dans ses actions. Attention, le titre n’est pas une tuerie graphique loin de là, on est sur un jeu à la troisième personne en scrolling horizontal avec parfois des zooms sur l’action. Mais dans ce parti pris, les développeurs s’en sortent plutôt bien.
C’est au niveau du gameplay qu’on déchante assez rapidement. D’abord, le système de déplacement de villes en villes au début du jeu. On utilise pour cela une moto qui nous emmène dans une phase à la Wipeout bas de gamme qui n’apporte vraiment pas grand chose… Aussi, les combats qui sont principalement des phases de shoot avec un lock des ennemis (des robots la plupart du temps). Ici, on est dans une imprécision constante, on ne sait plus trop où on est, où on tire et on subit de nombreux bugs de collisions, de déplacements, des robots figés qui vont bloquer la suite de l’action, etc…
S’ajoutent à cela des idées qui auraient pu être bonnes et sont finalement inintéressantes ou injouables à l’image des puzzles pour débloquer des accès ou des combats de méchas… Avec environ 6h de durée de vie, le titre est court et ne monte jamais en puissance malheureusement.
Quand on est nostalgique on pardonne beaucoup de choses. Ici, on a du mal même si on apprécie l’ambiance visuelle et musicale, l’histoire avec, en plus, la voix de Donald Reignoux pour Conrad. Mais l’action devient rapidement lassante et désagréable au détriment de l’intrigue pourtant intéressante avec des personnages attachants.
On sait ô combien il est difficile de faire revenir à la vie des hits d’antan. Flashback 2, comme d’autres avant lui, n’aura pas réussi ce retour et reste bien ancré dans le passé sur trop de points…