L’une des plus grande saga du jeu vidéo revient cette semaine avec un retour aux sources qui divisera peut-être les joueurs autant que l’avaient fait les derniers opus Origins, Odyssey ou Valhalla. En effet, ces derniers proposaient un monde plus ouvert, plus riche en activités mais en s’éloignant un peu de l’essence même des premiers jeux avec leur approche infiltration dans des univers plus restreints. Assassin’s Creed Mirage débarque donc avec une ambiance plus proche des premiers opus. Personnellement, ça me va complètement!
Découvrir une ville, la surplomber, se fondre dans la foule, arpenter les ruelles et les toits, assassiner en toute furtivité… voilà ce que j’aimais dans les premiers Assassin’s Creed et je dois avouer que je me sentais un peu perdu et finalement trop libre dans les derniers opus malgré leur qualité et leur intérêt sur d’autres aspects. Avec Assassin’s Creed Mirage on dispose donc d’un espace de jeu moins étendu et une durée de vie plus courte elle aussi (ce qui justifie d’ailleurs le tarif moindre de ce nouvel opus et on ne va pas s’en plaindre). Malgré tout, on retrouve toute l’ADN des premiers épisodes et ce qui a fait que la saga soit si populaire depuis des années.
Si vous avez fait Valhalla, le nom de Bassim vous dira quelque-chose et c’est donc lui que nous incarnons dans Assassin’s Creed Mirage, quelques années auparavant. Simple voleur, Bassim va évoluer comme assassin dans ce nouvel épisode et on l’incarne donc avec plaisir dans l’Irak du IXème siècle, principalement à Bagdad et ses alentours proches mais aussi à certains moments à Alamut, le lieu de rassemblement légendaire des Assassins (ici encore en construction) qui a posé les fondations du Crédo…
On commence donc l’aventure avec Bassim auprès des siens à Anbar, il est un jeune voleur et on va vite pratiquer avec lui en découvrant son lieu de vie. Rapidement, on va être embrigadé par la confrérie pour devenir un Assassin et multiplier les missions sous forme d’enquêtes assassines dans la grande et majestueuse ville de Bagdag au cœur du désert… le but étant de dissoudre l’Ordre, un organisme malveillant qui sévi dans les environs. Et pour cela il va falloir, via différentes Enquêtes, faire tomber des têtes avant d’arriver au sommet de l’organisation…
L’ambiance est posée : le sable vole, le soleil chauffe et dans les rues de la ville on trouve un peu d’ombre, de fraicheur et de vie avec bon nombre de passants mais aussi de gardes à éviter. Dans la ville, les gens parlent, nous invectivent, ils préviennent les autorités car, évidemment, nous sommes recherché et des avis de recherche nous concernant sont placardés un peu partout. Il faudra alors les arracher pour devenir de plus en plus anonyme. Dans le cas contraire, on sera toujours contraint de fuir les autorités ou les affronter…
On retrouve vite l’aspect infiltration dans le jeu mais aussi le côté parkour qui pouvait manquer un peu dans les derniers opus. On court sur les toits, on grimpe, on synchronise, on fait le saut de la foi! La base! Mais on retrouve aussi malheureusement quelques soucis de gameplay parfois dans ces phases de parkour et d’escalades, les mêmes qu’on a pu rencontrer par le passé. Personnellement, j’aurais aimé un peu plus de fluidité et de justesse dans ce compartiment du jeu qui semble lui aussi être revenue aux sources…
Aux côtés de nos nouveaux « amis » on parcourt les environs en choisissant comment appréhender nos missions. Comme je l’évoquais on est ici en mission pour la confrérie et on enquête sur certains personnages gênants qu’il faudra réduire au silence. Plusieurs enquêtes peuvent avoir lieu en même temps avec différentes missions pour chacune d’entre elle et on peut donc les faire dans le sens qu’on veut. Ainsi, si le jeu propose un peu moins de liberté du point de vue de la map, le jeu n’est pas trop dirigiste.
Autre point qui régresse un peu pour le coup, c’est l’aspect combat qui était l’un des points forts des derniers épisodes. Ici, on sent que c’est un peu moins poussé et que tout est fait pour nous orienter vers l’infiltration plus que la confrontation. On a néanmoins la possibilité d’user de contres, d’esquives et d’attaques spéciales avec différentes armes de près ou de loin mais on privilégiera souvent la fuite en usant du décors comme par exemple le fait de faire tomber un échafaudage sur nos poursuivants par exemple. Notons tout de même l’Assassin Focus qui nous permet de locker plusieurs ennemis pour les assassiner de manière très rapide en un coup. C’est plutôt efficace et spectaculaire quoiqu’un peu étrange dans le contexte. Aussi, si globalement l’IA n’est pas géniale, certains soldats peuvent eux aussi se régénérer en buvant une petite potion en plein combat! Et souvent, on tombera sur des soldats plus costauds qu’on ne pourra pas contrer mais qu’il faudra attaquer par le dos…
En plus des armes classiques, comme souvent dans la saga, on peut débloquer différents outils : couteau de lancer, bombe fumigène, sarbacane, etc.. Il faudra aussi penser à crafter dans les ruelles et bâtiments de Badgad pour acheter des améliorations (soin, couteaux, etc..) mais aussi pour fabriquer ces fameux outils et améliorer nos armes principales. On pourra aussi acheter de nouvelles tenues plus résistantes ou en trouver lors de certaines missions.
Lorsqu’on débute une mission qui s’apparente souvent à trouver un ennemi au cœur d’une grande bâtisse gardé par tout un tas de soldats, on a la possibilité d’agir de différentes manières et si on peut s’en sortir seul on jouant bien sûr la furtivité au maximum, on peut aussi user de diversion en discutant au préalable avec certains personnages. Pour exemple, on pourra déclencher une émeute dans une prison. Tout est question d’arrangements et cela engendrera souvent une mission supplémentaire dans la mission. Mais l’idée est bonne et efficace.
Aussi, en plus de nos missions principales, on aura accès via les Bureaux (repaires d’Assassins) à différents Contrats additionnels pour varier les plaisirs…
Les animaux sont toujours de la partie avec d’abord notre destrier préféré : un dromadaire mais aussi notre faucon Enkidou qui nous permet toujours de visualiser les lieux à investir, locker les ennemis et situer les points stratégiques avant d’attaquer. Aux abords de Bagdad, dans les oasis par exemple, on pourra aussi tomber sur des guépards belliqueux qui opèrent en bande… A l’inverse, dans les rues on croisera des chats qu’on pourra prendre dans nos bras et caresser…
Les missions sont plutôt variées avec cette dimension enquête qui incite souvent à rechercher toutes les interactions possibles avec des personnages à interroger ou aider ce qui nous permettra d’atteindre au mieux notre cible. Parfois, certaines interactions ne sont possibles que le jour par exemple et on pourra s’asseoir sur un banc (utile aussi pour se fondre dans le décors lorsqu’on est recherché…) et déclencher un écoulement temporel.
Techniquement le jeu est plutôt chouette avec des environnements riches et vivants, une belle distance d’affichage et quelques cinématiques bien senties. On a néanmoins une inégalité dans la modélisation des personnages et on a déjà vu mieux de ce côté. Petit tips amusant : il est possible d’appliquer un filtre « ton bleu » dans l’esprit du tout premier Assassin’s Creed…
Assassin’s Creed Mirage est un retour aux sources par son approche plus intimiste avec la dimension infiltration à son paroxysme. C’est certes au détriment de la durée de vie et du nombre d’activités. On a ici une aventure plus courte mais aussi plus lisible avec une histoire qui se déroule clairement. Retour aux sources ne veut pas dire retour en arrière et le jeu propose quelques nouveautés bienvenues. On sent qu’au fil des opus la saga a divisé les fans après Origins. Ce Mirage ravira ceux de la première heure.