Il fût longtemps attendu, il est enfin disponible. The Last Guardian est un jeu video qui restera à coup sûr dans les mémoires. Fumito Uead, créateur de ICO ou Shadow of the Colussus nous offre ici un jeu dans la même veine avec de la poésie, du mystère et des liens entre êtres vivants… ici, un enfant et une chimère grosse comme un T-Rex…
On débute donc l’aventure dans la peau de ce jeune garçonaux côté d’une bestiole immense qui roupille. Elle est blessée, attachée, bref, elle a pas envie de jouer pour le moment. Tel un chien errant meurtri, cette bête va devoir être apprivoisée par nos soins au fil de l’aventure. Ce rapport homme/animal est le coeur du jeu qui est en fait une histoire de coopération. Le but ici étant de fuir une cité étrange et partir en quête de réponses… Par exemple, ces tatouages que l’enfant a sur lui sans savoir d’où ils viennent…
Pour gagner la confiance de Trico (c’est le nom de la grosse bête qui mixe chat, chien, lion, aigle et chèvre… enfin c’est mon interprétation…) il faut d’abord le rassurer en lui donnant à manger par exemple avec ces tonneaux remplies de choses bleues dont il raffole. Ensuite, une fois qu’on peut grimper sur Trico, on pourra avancer avec lui, le caresser pour le rassurer, etc. Au sol, on pourra l’appeler et à force lui donner des ordres : saute, attaque, assis, etc..
L’aventure se déroule gentiment et la relation entre les deux personnages se veut subtile avec une progression lente mais réaliste. Trico a ses propres réactions, il renifle, gémit, se couche, saute, court.. . Ses yeux changent de couleur en fonction de ses sentiments. Très vite, Trico nous suit partout. A certains endroits, il faudra lui dégager le passage mais à d’autres c’est lui qui nous aidera par exemple à passer un précipice ou atteindre une zone en hauteur.
Tout cela est très fragile et c’est sans doute voulu. Comprenez par là que notre progression n’est pas évidente, nous n’avons pas de chemin tout tracé, souvent on aura du mal à savoir ce qu’il faut atteindre ou faire. En général c’est Trico qui nous aiguillera mais celui-ci est un peu pataud par moment, ne serait-ce que dans ses sauts où il est à la limite de nous écraser ou à tomber dans le vide. Car oui, les environnements sont souvent vertigineux.
La majorité de l’aventure nous impose de jouer les équilibristes ou les grimpeurs, sans Trico, pour débloquer des mécanismes, ouvrir certaines portes, trouver des objets, etc.. On a alors affaire à un jeu de plate-forme à la Uncharted. Mais on aura l’occasion aussi de tomber face à des ennemis comme ces statues soldats fantômes qui font flipper. Dans ces moments, mieux vaut courir et appeler Trico à la rescousse pour qu’il s’en occupe. Si un garde nous attrape, on doit marteler les touches pour s’en dégager.
Alors oui, le jeu peut dérouter avec ce côté livré à nous-même sans grandes aides comme on le voit dans d’autres jeux. On se dit parfois que les environnements son mal fichus mais au final c’est plutôt l’inverse. Rien n’est fait au hasard et tout est justement construit pour nous faire réfléchir à la bonne manière à suivre en utilisant les compétence de notre personnage mais aussi et surtout les possibilités qu’offre notre gentil Trico.
Attendu sur PS3, c’est finalement sur PS4 qu’on peut enfin jouer à The Last Guardian. Et tout au long du jeu, on ressent cette longueur de production avec un jeu ni beau ni laid et qui, même si sa patte artistique est bonne, souffre de défauts techniques malheureux… Problèmes de caméra, imprécision des contrôles (notamment quand on grimpe sur Trico ou qu’on saute d’une plate-forme à une autre), réalisation vieillottes…
The Last Guardian est donc loin d’être parfait, la faute à une réalisation interminable chevauchant deux générations de contrôles. MAIS, il reste un jeu incroyable par son approche artistique et émotionnelle ainsi que son principe de jeu original basé sur l’apprivoisement et la confiance mutuelle. Ce jeu c’est de la poésie vidéoludique… Un titre à ne pas négliger même si on reste frustré par ce manque de finition.
Screenshots PS4 PRO