En 1996, le monde découvrait celle qui sera l’héroine “number one” du jeu video à travers les âges : Lara Croft dans le jeu Tomb Raider. Après des opus assez inégaux, la célèbre archéologue revient dans un reboot qui nous montre comment elle est devenue l’aventurière que l’on connait. Square Enix et Crystal Dynamics propose donc Tomb Raider (tout simplement), un jeu d’aventure à la réalisation soignée qui semble montrer à Nathan Drake qui est la patronne… (test réalisé sur PS3)
Loin de son image invulnérable, Lara Croft va être plutôt maltraitée dans ce nouvel opus… Elle apprend le métier, elle en voit de toutes les couleurs, mais elle est forte, et de plus en plus au fur et à mesure que l’on avance dans le jeu. L’aventure propose une bonne dose de survie en milieu hostile. Pour tout vous dire, en expédition avec un groupe de scientifiques et d’amis, Lara Croft est à la recherche des vestiges du royaume de Yamatai dans l’océan Pacifique. Mais tout ne va pas se passer comme prévu puisque le navire de l’expédition va sombrer sur les côtes non-hospitalières d’une ile étrange…
Dès les premières (et magnifiques) cinématiques, Lara Croft est malmenée et on la retrouve “échouée” sur une plage jonchée de débris et très vite elle est en proie à d’étranges personnages… La survie est donc au centre de l’action; survie contre les éléments et survie contre un ennemi invisible (tout du moins au début…). Mais même si on pourra notamment chasser le cerf à l’arc ou se fabriquer des armes plus puissantes en amassant des éléments divers et variés, l’aspect survie est vite remplacée par l’aspect action contre des ennemis désormais connus et en nombre. On arrive alors dans un jeu très proche de ce qu’ont pu faire Naughty Dog avec leur trilogie Uncharted : de la plate-forme, du shoot, du corps à corps et des cascades pour le moins spectaculaires. On aura d’ailleurs souvent l’occasion de jouer des QTE pour éviter à Lara de tomber dans le vide ou bien de contrer des animaux sauvages par exemple.
Mais le gameplay de Tomb Raider est ingénieux et ne tombe pas dans le classique. Notamment, le tir à l’arc est très important dans le jeu puisqu’en plus de tirer des flèches de manière discrète il servira aussi à tirer des flèches enflammées ou de tirer vers soi des éléments de décors ou se créer des lignes pour passer au-dessus de certains vides. On pourra par exemple tirer sur une poutre faisant tomber sur l’ennemi tout un batiment en bois. Je parlais de flammes, le feu est également au coeur de l’action surtout au début car en enflammant des torches on pourra bruler des éléments du décors pour ouvrir des passages ou actionner des mécanismes. En actionnant la touche L2 on aura une sorte de vue thermique nous indiquant d’abord le point à atteindre mais aussi les éléments interactifs du décors ou bien les caisses de munitions, de bonus, etc..
Ne vous attendez pas en tous cas à trouver des énigmes aussi profondes que dans certains des anciens opus. On sent ici un axe davantage action avec plus de shoot et une plus grande immersion dans un scenario digne de certains films. Ce n’est pas pour nous déplaire et l’immersion est totale. A la recherche de nos amis répartis à différents endroits de l’ile on se sent parfois un peu comme dans un FarCry 3 et c’est plutôt une bonne référence. Au-delà de cela, Tomb Raider propose une aventure qui est de plus en plus sombre au fil des chapitres avec des scènes parfois bien sanglantes et lugubres. Quand je vous dit que Lara Croft en a bavé à ses débuts… et elle est de plus en plus sales et « abimée » au fil de sa progression…
Il faut noter aussi que côté action, nous n’aurez pas à tous moments un arsenal de choix. Le côté survie s’’introduit là aussi de belle manière avec en magasin : un piolet (pour se défendre, crocheter des portes et grimper sur des parois), un pistolet automatique, un fusil d’assaut, un fusil à pompe et un arc et ses flèches. Les munitions sont assez nombreuses mais on se retrouve assez souvent à sec et du coup obligé d’en trouver sur le corps des ennemis. Comme je l’évoquais plus haut il sera possible d’upgrader certaines de ces armes comme le piolet qui au départ n’est pas assez solide pour ouvrir un coffre par exemple. Il faut donc glaner des matériaux dans les environnements et il est possible, via une carte, de revenir à certains points traversés pour en trouver davantage. Ensuite, c’est au niveau de feux de camps répartis dans l’ile qu’on pourra mettre à jour nos améliorations. Revenir sur certains endroits de l’ile permettra aussi de trouver les différents bonus (reliques, balises, etc…) mais aussi quelques petits défis secondaires comme des tombes notamment qui propose un petit challenge isolé supplémentaire une fois le jeu fini (ou pas d’ailleurs…).
Avec un rythme bien senti, des décors changeants et des cinématiques intercalaires de haut vol, le mode solo est un vrai régal. Le gameplay est au top avec peu de bugs et l’utilisation de l’arc notamment est un régal. De même, au niveau des phases de plate-forme, Lara est plus maniable que jamais… L’aventure en mode de difficulté normal se déroule sans encombres avec seuls quelques passages de shoots contre des ennemis virulants plus délicats (les cocktails molotov pleuvent et on tombe sur de nombreux fous furieux qui foncent sur nous machette à la main…).
Notons pour cet opus l’apparition inédite d’un mode multijoueurs qui permet de poursuivre l’aventure dans 4 modes différents (deatmatch et team deatmatch, Rescue (sorte de capture de drapeau) et King of the Hill) sur 5 maps. Sans être révolutionnaire, ce multi permet d’incarner différents personnages de l’histoire (gentils ou méchants…) dans des maps hostiles et bien fichues.
On peut dire que Lara Croft a réussi son come-back cette année avec un opus sombre et spectaculaire servi par une réalisation bluffante à tous les niveaux (même la voix FR par Alice David colle parfaitement). Certains verront d’un mauvais oeil ce décalage scénaristique par rapport à la saga avec une Lara plus que fragile (en apparence tout du moins…) mais tout cela se tient à merveille (et réserve son lot de surprises…). On ne sait plus qui s’inspire de qui désormais mais on peut presque dire que Lara surpasse Nathan… Girl power!