Ubisoft continue à exploiter la série Tom Clancy mais cette fois elle délaisse le FPS pour passer à la simulation de vol de combat. Et c’est le studio d’Ubisoft à l’origine des 2 Blazing Angels qui s’y est collé. Plutôt de bonne augure. Tom Clancy’s HAWX, c’est ainsi que ça s’appelle, et ça sort aujourd’hui sur Playstation 3 et Xbox 360. Depuis quelques jours je me suis acharné sur le manche pour vous proposer dès aujourd’hui le test sur Playstation 3. Verdict…
Avant d’aller plus loin, voici ce que signifie les lettres H.A.W.X. : High Altitude Warfare Experimental Squadron. Pour traduire, fini les avions de la deuxième guerre, dans HAWX nous sommes dans les années 2010 soit quelques années dans le futurs. Du coup, on a l’occasion de contrôler des supersonics dernier cri débloquables au fil des niveaux.
Malgré toute cette tartine de technologie ultra-pointue, HAWX n’en est pas pour autant une simulation de vol à proprement dit et se rapproche plus du vol arcade à la Ace Combat (maitre étalon dans ce domaine). Du coup, pas besoin de stresser, il n’y a pas de jauge de carburant à gérer, pas de munitions à économiser, pas de soucis de panne… la seule panne sera l’explosion par missile ennemi ou le crash inévitable au sol… Malgré la très réaliste modélisation des avions, ceux-ci n’ont donc pas un comportement réaliste. On se surprendra à faire des loopings en rase-motte avec aisance. Peut-être trop d’aisance même…
Pour la petite histoire, on incarne le Capitaine Crenshaw, un ancien de l’escadron Flyboy US. Mais le Cap’taine est ici “employé” d’un groupe militaire privé nommé Artemis pour qui il obtient un contrat au large du Brésil. On évoluera aussi aux USA pour protéger certaines zones clés de l’Etat ainsi qu’au dessus de Tokyo par exemple. Et au niveau des zones geographiques, HAWX sort son arme secrète. En effet, le premier intérêt du jeu est là et c’est ce qui nous fait baver depuis qu’il est annoncé. En effet, Ubisoft a loué les services de GeoEye la plus grande société d’imagerie satellite. Du coup, dans HAWX on a l’impression de survoler Google Earth. On s’amuse donc à voler en rase-motte en se disant que le sol est plat, seuls quelques immeubles sont en 3D. Et bien non! Tout est en 3D! Une ville entière dans laquelle vous pouvez passer entre les immeubles. Du pur réalisme!
Niveau contenu, il y a 19 missions à honorer qui sont faisables en solo ou en coopération sur le online. Car il faut dire qu’en solo nos alliés ne sont pas des flèches. Même si vous pouvez leur ordonner d’attaquer ou de défendre telle ou telle zone, l’IA n’est pas au top. Mieux vaut donc s’épauler de joueurs réels! On est loin de la variété des ordres disponibles dans un Rainbow Six de la série Tom Clancy (dans un tout autre style certes).
Concernant les missions en elles-mêmes elles sont dès le début assez immersives. Le jeu débute par une mission dans le désert Mexicain. Même si l’environnement est ici moins séduisant que le Brésil de la démo, on reste dans l’ambiance avec les bruits de réacteurs, les lancements de missiles, le croisement des avions ennemis, les rases-mottes au-dessus des tanks, etc.. ça bouge bien et on prend plaisir à voler. On en est même parfois déconcentré de la mission principale et on se surprend à profiter des airs. Il faut dire que visuellement il n’y a pas grand chose à dire, le soleil vous éblouit, les nuages troublent votre vue et les différentes caméra disponibles (embarquées ou non) agrémente l’expérience. Sans compter la possibilité de tourner autour de votre avion pour en admirer la ligne parfaite. Mieux : à la fin de chaque mission, un replay est disponible à la manière des jeux de voitures! Ubisoft joue donc à fond sur le côté visuel et esthétique du soft. Mais du coup, les moindres défauts graphiques sont impardonnables. Et il y en a. Le pire, le crash de votre avion au sol qui est pour moi râté visuellement… L’explosion au sol est haché par des graphismes rectilignes d’un très mauvais effet. Bon c’est un détail mais qui dénote fortement avec la réalisation globale.
Revenons aux missions, comme je le disais elles sont immersives mais à la longue elles peuvent être ennuyeuses. Si certaines sont plus originales en apportant des appuis aériens, des contraintes de vols pour cause de radars, etc.. le principe reste souvent le même : protéger une zones des attaques ennemis. Celles-ci grandissant à chaque check-point par des appuis aériens plus nombreux ou des attaques simultanées de chaque côté. Encore une fois, c’est l’aspect visuel qui “cache” un peu ces quelques lacunes de gameplay. En effet, entre les déserts arides, les villes gigantesques et les côtes paradisiaques, on voit du pays!
Dans l’expérience de vol, un judicieux système est présent, celui de l’assistance au vol. Une fois actionné, ce mode change la camera pour une vue plus éloigner de votre appareil d’une part pour mieux vous situer dans la bataille mais aussi pour gagner en vitesse d’action. Un point intéréssant qui sera utilisé ou non en fonction du goût des joueurs. Concrêtement, le système de visée est assez classique, les ennemis sont matérialisés par un losange jaune qui grandit quand vous vous en approchez et s’encadre d’un carré jaune. Une fois assez proche, la cible est locké automatiquement et devient rouge, ensuite, à vous de déclencher le missile assez rapidement en actionnant la touche rond. Facile au début, les choses se corse ensuite en fonction de la dextérité de l’ennemi et il vous arrivera de manquer la cible. Pour palier à ces “ratages” un système ERS a été mis en place. En l’activant (touche carré) cela matérialise une trajectoire bleue dans le ciel. Suivez-là et vous arriverez face à l’ennemi pour un effet de surprise. Ce système est bien vu surtout pour ceux qui se sentent vite perdu dans les cieux. De plus, les connaisseurs ne seront pas obligés d’utiliser cette fonction. A chacun son gameplay. Car même si l’ERS est pratique, l’utiliser facilité presque trop le jeu pour atténuer le challenge. En évoluant dans le jeu, vous débloquerez d’une part le niveau suivant mais aussi d’autres avions sélectionnables en début de partie ainsi que des armements plus puissants.
Sans parler du mode coopération, le mode online propose du multijoueurs en Deathmatch jusqu’à 8. Et là, c’est pas la même musique, on se sent encore plus dans le combat. Les ennemis sont humains donc plus vifs, plus méfiants, plus intelligents. L’expérience réelle de HAWX est là. On regrette le manque de modes de jeu mais ce mode classique est assez jouissif.
Revenons à la réalisation. HAWX propose donc des graphismes de haute volée (c’est le cas de le dire) et sa grande force est là. Ne vous attendez pas à survoler les Etats-Unis entier dans cette qualité, en effet les niveaux sont finalement restreints mais ils sont précis, riches, réalistes. D’autant plus qu’à une telle vitesse on n’a pas trop le temps d’analyser tous les détails. On oublie même tout cela une fois dans la bataille acharnée.
Le son est aussi au rendez-vous avec des bruits de réacteurs réalistes, des voix et des bruits d’alertes retentissants. On s’y croit bien. Sans être explosif, le 5.1. fait son travail pour vous placer au centre de l’action. Très peu de chargement et pour cause, le jeu s’installe sur le DD de la PS3 pour la modique somme de 5Go! Pas cool pour les petits DD et frustrant quand on a envie de jouer pour la première fois. Mais c’est la rançon de la tranquillité en phase de jeu.
HAWX en met plein la vue : environnements basé sur prises de vues satellites, avions bien modélisés, lumières et effets spéciaux réalistes (malgré quelques lacunes dissimulées…). On se sent comme un Tom Cruise dans Top Gun. Mais… au bout de quelques parties, on sent une certaine lassitude. En effet, le contenu des missions n’est pas à la hauteur de la réalisation. Heureusement, la coop avec d’autres joueurs ou encore mieux, les Deathmatch à 8 en ligne rallongent la sauce mais se limitente à l’essentielle. On aurait aimé plus de modes de jeu en ligne et hors ligne. A la manière d’un Motorstorm en son temps, Tom Clancy’s HAWX fait plus figure de vitrine technique sans assez de contenu. Il en reste néanmoins un jeu de combat aérien qui défoule et qui fait prendre l’air… On attend une suite pour confirmer l’essai!
Pour rappel le jeu sort aujourd’hui même sur Playstation 3, Xbox 360 et PC!