L’annonce de Remember Me l’année dernière avait fait grand bruit et tout le monde l’attendait avec impatience. Réalisé par le studio français Dontnod, le jeu est enfin sorti chez Capcom mais étrangement avec une certaine discrétion. La sortie de The Last of Us n’y est peut-être pas étrangère. Quoiqu’il en soit, Remember Me est une réelle surprise. Malgré des défauts, le jeu est bourré de qualités et séduit d’emblée…
Nous plongeant dans un Neo-Paris en l’an 2084, Remember Me nous rappelle à la fois Blade Runner ou le cinquième élément, ce genre d’univers à la fois sombre et envoûtant… esthétique en tous cas. Dans cette époque futuriste, la société Memorize est capable de numériser les souvenirs de tous cityens via le Sensen. Le soucis c’est qu’il est désormais possible de se procurer la mémoire de quelqu’un d’autre… Le système a donc pris un mauvais chemin et certaines personnes sont devenus des sortes de zombies, terrés dans les bas fonds de Neo-Paris… On incarne dans tout cela la jeune Nilin, une sorte de mercenaire, voleuse de souvenirs qui se rebelle contre Memorize. On démarre du coup l’aventure dans une prison plutôt glauque et bien protégée. Mais grâce à un ami qui parvient à se connecter à notre esprit, on prend rapidement la poudre d’escampette. Remember Mer commence sur les chapeau de roues…
On progresse alors dans différents niveaux Neo-Paris, on fuit, on cherche des alliés, on continue la bataille contre Memorize. Et tout cela se fait dans une ambiance bien sentie, des environnements à la patte artistique prononcée, avec la musique qui va bien, des cinématiques qui permettent de vivre une aventure bien scénarisée. En contre-partie, le jeu est un peu linéaire certes avec des angles de camera imposés. Si Neo-Paris semble vaste et qu’on a des sensations de liberté, Remember Me est loin d’être un open world malheureusement.
Malgré ces limites dans l’exploration, Remember Me propose tout de même une bonne variété dans le gameplay avec un rythme équilibré. On passe alors de phases de plate-forme à des phases de combat, de fuite… mais toujours dans des environnements assez restreints. Mais du coup, on profite aussi certainement de décors mieux travaillés, d’angles préférentiels avec des vues souvent magnifiques sur le Paris des années 2080 avec des monuments toujours là : la Tour Eiffel, Notre-Dame, Montmartre, etc.. Le mix entre le Paris de notre époque et son aspect ultra-futuriste est très bien vu.
Tout de même omniprésent, le combat dans Remember Me est basé sur un système de contre comme dans un Assassin’s Creed 3 par exemple. Le tout est plutôt fluide et agréable à jouer avec différents combos possibles. Nilin est souple et on en profite. Au fil et à mesure de notre progression on débloquera des morceaux de combos à attribuer comme on le souhaite en fonction des coups possibles. L’idée est bonne mais plutôt brouillonne et on se retrouve souvent perdu dans le feu de l’action à ne plus trop savoir quels enchainements effectuer. On pourra aussi par exemple attribuer des effets aux coups comme le fait d’assommer l’ennemi, devenir invincible un court instant, gagner en rapidité, etc.. Donc globalement, le jeu propose des possibilités de combats plutôt originales et complètes. Reste à chacun de voir ce qu’il préfère, quels enchainements, quelle manière de combattre. Mais je le répète, le système manque de simplicité dans son interface et dans son utilisation. C’est dommage.
En plus, Remember Me permet de combattre des ennemis souvent variés avec quelques boss qui sortent de l’ordinaire avec des attaques spéciales (qu’il est assez facile de contourner car très automatiques…). On n’échappe pas à quelques QTE qui pourront agacer certains mais il faut vivre avec son temps… Parlons aussi des phases de plate-forme, parfois brouillonnes qui ne valent pas des escalades à la Nathan Drake d’autant plus qu’elles sont vues de trop loin parfois.
Là où Remember Me surprend davantage dans son gameplay c’est avec les Memory Remix. Trop peunombreuses ces phases nous permettent de modifier la mémoire de certains protagonistes. En fait, on vit la scène de l’extérieur on peut l’accélérer, revenir en arrière, mettre sur pause et on recherche des moments clés qu’on peut alors activer ou désactiver. Il faut donc trouver la bonne combinaison de changements qui modifieront le souvenir comme souhaité. L’idée est très bonne et pour le moins originale. Elle est bien réalisée en plus. On aurait aimé plus de phases de ce type. En tous cas elles ont le mérite de varier l’action pendant le jeu.
Remember Me rattrape une certaine faiblesse technique par une direction artistique de haut vol. On oublie les défauts du jeu grâce aux environnements traversés, à l’ambiance ressentie, la musique, les personnages, Nilin… Il faut avouer aussi malgré tout que le gameplay est assez varié, avec de bonnes idées, mais sans être réellement abouti. Remember Me est ce type de jeu qui démontre que malgré une faiblesse technique on peut accrocher le joueur par un univers et la démonstration de l’envie de bien faire. Je pense qu’on peut compter sur Dontnod à l’avenir…
Je l’ai commencé hier, 🙂 je sais j’ai un train de retard mais pour le moment je le trouve plutôt bien !