Si vous n’avez pas aimé les trois précédents Mission Impossible, passez votre chemin ! Si au contraire, vous les avez appréciés, restez avec nous. Autant commencer de manière pragmatique et simple en évitant de tourner autour du pot. Ce Protocole Fantôme n’est rien d’autre qu’un Mission Impossible. Un très bon même. Le meilleur ?
Tous les ingrédients des précédents volets sont réunis. De l’action à outrance, de la technologie et des agents qui risquent leur vie sans aucun soutien diplomatique. Ce dernier point est d’ailleurs porté à son paroxysme dans ce film. En effet, le protocole fantôme n’est rien d’autre que la fermeture de la section Mission Impossible et donc le désaveu de la moindre action opérée par ses agents.
On retrouve aussi bien évidemment Tom Cruise dans le rôle de l’agent Ethan Hunt. Aucune surprise de ce côté-là. Toujours égal à lui-même. Ce qui n’est pas forcément un atout car, il faut bien se rendre à l’évidence, la loi de Murtaugh s’adresse ici directement à la mégastar hollywoodienne. Les adeptes de la série américaine «How I Met Your Mother» comprendront instantanément mais Tom Cruise «est vraiment trop vieux pour ces conneries». Cependant il reste encore crédible. En revanche, nous délivrons une mention excellente à Simon Pegg («Hot Fuzz», «Star Trek»…) et Jérémy Renner («Démineurs» et bientôt «The Avengers»). Le premier délivre une fois de plus une prestation hilarante, empreinte d’humour «so British». Le gros bol d’air du film ! Le second est parfait en personnage torturé et vraisemblablement successeur à moyen terme de Tom Cruise.
Bien évidemment, le film propose les poncifs imposés par les précédents volets tout en essayant, parfois maladroitement de s’en affranchir (l’utilisation des masques par exemple). Les gadgets sont omniprésents et très souvent en gros plan comme lors d’une séquence très réussie dont l’acteur principal ne sera ni Tom Cruise ni Simon Pegg mais un iPad. On regrettera simplement que l’agent Ethan Hunt soir désormais très proche du super héros que rien n’atteint ni ne blesse. Quoiqu’il lui arrive, il se relève sans aucune blessure, égratinure ni même de froissure de son brushing toujours impeccable. Une erreur surtout dans la psychologie d’un personnage qui avait dans les trois premiers volets montré bien plus d’humanité et d’intelligence émotionnelle.
Aspect amusant, entre l’Inde, Dubaï et la tempête de sable, on retrouve beaucoup d’analogie avec «Call of Duty : Modern Warfare 3». Cela se révèle aussi valable pour quelques valeurs de plans et autres mises en scène. Est-ce une coïncidence, une influence direct de Brad Bird, réalisateur jusqu’alors spécialisé en film d’animation («ratatouille», «Les Indestructibles»…) ou une résultante des intéractions de plus en plus régulière entre cinéma et jeu vidéo ? La réponse n’est pas évidente à déterminer mais le résultat en est cependant plus efficace. La séquence de course-poursuite dans la tempête de sable est aussi intense que suffocante. L’escalade de la tour géante de Dubaï provoquera quelques vertiges et autres sensations fortes pour peu que vous alliez voir le film dans une salle type imax.
Mission Impossible : Protocole Fantôme, au cinéma le 14 décembre
Article rédigé par Julien Chevron – @Gerb1ll