Au mois de mai dernier, « Insertcoin » avait été convié à la presentation de Colin McRae DIRT sur PC. Maintenant le jeu est sorti, et ce fut donc le temps de le tester et mieux vaut tard que jamais. Il s’agit ici de la version PC même si les versions Xbox360 et PS3 sont assez équivalentes ; bien sur, il faut un PC de compét’ … Cela faisait trois ans que Codemasters n’avait pas sorti un nouveau Colin McRae. Malgré la qualité de son gameplay légendaire, la série prenait la mauvaise pente de la répétition. Codemasters s’est donc donné trois ans pour remettre les choses à plat, créer un nouveau moteur 3D, et finalement s’adapter au jeu video de demain…
Plus de carrière solo à l’ancienne dans DIRT, dès le menu, il faudra choisir entre les quatre modes classiques : carrière, le mode le plus consistant dans lequel il faudra grimper dans une pyramide d’épreuves, championnat, où il faudra gagner une saison de rallye, qu’elle soit européenne, internationale ou mondiale, rally mondial qui équivaut à « course simple » et un multijoueurs. Le mode championnat se décompose en quatre épreuves : course simple, championnat européen, championnat international et mondial. Et dans la grande tradition des jeux d’arcade, les deux derniers championnats doivent être débloqués en remportant les précédents. Mais c’est surtout le mode carrière le mode le plus intéressant de ce DIRT. Composé de 66 épreuves dans une pyramide de plus en plus dures, elles permettront de se familiariser avec les nombreux championnats qui, et c’est la grande nouveauté de cet épisode, sortent des sentiers battus du WRC. Place maintenant au CORR (Championship Off-Road Racing – qui rappelle étrangement un certain Motorstorm dans l’approche visuelle…), au Rally Raid, au Rally Cross, à la course de côte, aux spéciales sur des circuits et même aux courses de camions. Toutes ses épreuves se jouent évidemment avec moult véhicules, répartis en catégories bien. Parmis les 46 véhicules présents on peut acheter au fur et à mesure de sa carrière d’autres bijoux : Impreza 06, Fiat Punto, 207 Rally, 307, Mitsubishi Evo IX, Super Buggy, l’emblématique Mitsubishi FTO, Fiat 131 Abarth et bien entendu la mythique Lancia Stratos…
La prise de ce Colin McRae est, on ne peut plus intuitive. Il faudra environ une petite demi-heure pour bien prendre en main les véhicules. D’une manière générale, ceux-ci répondent parfaitement au moindre petit à-coup de stick, freinent immédiatement, et finalement les comportements des différentes voitures diffèrent peu de l’une à l’autre. Ainsi, s’il y a bien une différence entre un camion de course de et une Stratos sur-vireuse, les seules différences tiennent à la tenue de route. De l’arcade, donc, où les seules différences entre les véhicules tiendront à une adhérence plus ou moins fortes et à une tendance à sur ou sous-virer. On en demande pas plus à un jeu grand public qui conviendra à n’importe qui désirant prendre du plaisir rapidement. D’autant plus que cette facilité de prise en main ne signifie pas un manque de challenge. Sur certaines courses, les successions de virages et d’épingles à cheveux demandent une certaine maîtrise. C’est donc un gameplay qui plaira aussi bien au joueur du dimanche, qui pourra prendre sa Subaru Impreza pour faire une mini-saison en deux heures, qu’au hardcore gamer qui cherche désespérément à battre chaque record du monde de chaque circuit. Enfin, histoire d’apprécier toute la beauté du moteur graphique, 6 vues différentes sont disponibles. De la vue arcade devant le capot, juste devant le pare brise, les deux vues cockpit et les deux vues extérieures, toutes ont leurs avantages et leurs inconvénients et dans l’ensemble toutes permettent d’appréhender le jeu assez différemment et trouveront leur utilité en fonction des diverses épreuves.
Qui dit épreuves différentes, dit bien entendu environnements différents, et à ce niveau là, il n’y a pas grand chose à redire à ce DIRT. Des circuits goudronnés allemands, en passant par le désert australien, les plaines mouillées anglaises ou la légendaire côte de Pikes Peak, tous, absolument tous les environnements sont superbement modélisés. De la végétation sur les bas côtés, en passant par les rochers divers et variés, les arbres ou les herbes, l’impression de photo réalisme est parfois saisissante avec une vitesse élevée. Et, DIRT oblige (la crasse, la boue en anglais), la saleté n’hésite pas à s’infiltrer sur les voitures et à se soulever lors des passages des véhicules. Car si les décors s’affichent harmonieusement, les véhicules ne sont pas en reste. Reproduits fidèlement au moindre détail, c’est un délice d’esthète de regarder sa Subaru pourfendre les vagues de poussières et patiner gracieusement dans une épingle à cheveux pleine de gravier. C’est bien simple, DIRT a été conçu pour se laisser regarder, pour voir et revoir ses meilleurs temps sur des circuits difficiles. On ne se lasse pas de revoir ses meilleurs ralentis et de s’auto-congratuler sur ses temps. Et cerise sur le gâteau, les développeurs de Codemasters ont ajouté une option « ralenti » dans les replay permettant de ralentir le temps de façon classieuse pour mieux voir un virage pris à la perfection ou un accident spectaculaire. Reste que, tout aussi beau que soit le NEON Engine, le moteur graphique qui fait tourner la bête est d’une gourmandise assez impressionnante. Il faudra donc une configuration solide et coûteuse pour profiter à fond de ce DIRT… Ou se tourner vers la version Xbox 360 qui est bien un cran au-dessus (et la fluidité en plus) au niveau graphique. Un défaut qui coûtera un point à cette version PC…
On notera une intelligence artificielle honnête, qui fait parfois des erreurs, mais qui manque un peu de naturel. Elle n’est pas vraiment agressive et elle prend trop rarement l’avantage dans les virages par exemple. Un bon point tout de même pour les aides du copilote, très bien synchronisées. Au niveau des petits points qui chagrinent notons également les conditions climatiques bien trop discrètes et un public au bord des routes qu’on remarque à peine. Dommage, surtout avec les possibilités techniques actuelles… Précisons enfin qu’un mode multijoueurs est présent. Relativement complet, il permet de refaire toutes les épreuves du mode carrière à plusieurs : que ce soit des courses de côtes où le meilleur temps l’emporte à des courses un peu corsées, comme les buggys ou les cross, mi-goudron, mi-boue : plus que suffisant pour prolonger une durée de vie plus qu’honnête.
DIRT est un très bon jeu d’arcade, doté d’une réalisation solide et d’un contenu important. Avec sa prise en main éclair, son gameplay ne plaira pas à tout le monde et sûrement pas aux puristes de la simulation. Mais ceux qui désirent faire la course dans des véhicules superbement modélisés dans des décors à la limite du photo réalisme, alors ceux là adoreront ce Colin McRae DIRT. A condition d’avoir le PC qui va avec… car… : Config recommandée : Processeur : Intel Core 2 Duo, RAM : Entre 2 et 4 Go, Vidéo : Geforce 8800… ben oui… Sinon il faut opter pour un version console tout aussi splendide.