Dreamcore est une expérience vidéoludique onirique, étrange et quelque peu dérangeante. Inspiré de l’esthétique du même nom, le jeu propose une aventure immersive à travers des environnements surréalistes. Des endroits à la fois étranges et familiers, à mi-chemin entre rêve et cauchemar.
Que vaut réellement cette expérience ? Est-on face à un énième walking simulator rachitique ? Suivez-moi, et essayez de ne pas vous perdre.
Dès les premières minutes, Dreamcore plonge le joueur dans une atmosphère hypnotique. Les décors sont vastes, vides, et imprégnés d’une sensation de malaise subtil. L’éclairage blafard et les textures volontairement floues évoquent les espaces liminaires. Des endroits qui semblent à la fois familiers et étrangement déconnectés de la réalité.
L’esthétique oscille entre nostalgie et horreur abstraite, et chaque zone explorée semble sortie d’un rêve troublant. Les développeurs ont réussi à capturer cette ambiance insaisissable. Le titre de Montraluz est minimaliste au possible, et j’ai d’abord été fasciné par son filtre VHS extrêmement réussi qui sent bon les 90s.
Le gameplay de Dreamcore repose uniquement sur l’exploration. Il n’y a ni combat, ni réel objectif clair dès le début du jeu. Le joueur est laissé seul face à des environnements labyrinthiques qui semblent se répéter à l’infini.
L’absence de guidage peut diviser : certains apprécieront la liberté offerte, d’autres seront frustrés par le manque de direction. Cependant, cette opacité participe à l’expérience globale : dans un rêve, tout n’a pas nécessairement de sens. Dreamcore exploite cet aspect à merveille.
On est cependant face à un pur walking simulator, sans ennemis, sans statistiques, et où les interactions sont rares. C’est à la fois la force et la faiblesse d’un jeu qui n’est clairement pas pour tout le monde.
L’aspect sonore du jeu est particulièrement soigné. Un paradoxe lorsque la moitié de la bande son consiste à entendre l’écho de ses pas. La musique, car il y en a, est minimaliste et intra diégétique. Des chuchotements à peine audibles et des échos distants viendront parfois briser la monotonie ambiante.
Mais ce sont les silences pesants qui participent le plus à la construction d’une atmosphère anxiogène. C’est un véritable travail de maître qui complète à merveille la direction artistique.
Sorti le 23 janvier 2025, Dreamcore s’inspire directement du concept des « backrooms » et des espaces liminaires. Des notions dont je ne suis pas vraiment familier. À l’image de ses inspirations, le jeu est une suite de couloirs vides, qui semblent se répéter à l’infini. Il y a une forme de poésie à arpenter les couloirs immaculés de cette piscine qui rappelle les grandes heures d’Aquaboulevard. À voir son architecture s’ouvrir peu à peu. Jusqu’à évoquer tour à tour un donjon ou une cathédrale, toujours avec la même faïence bon marché.
La lassitude s’est cependant rapidement installée, à défaut de tout sentiment de peur. J’ai commencé à m’ennuyer à force de repasser devant les mêmes piscines à moitié remplies. À gravir les mêmes escaliers qui ne mènent nulle part. Le deuxième niveau disponible offre lui une fresque infinie de jardins et de maisons impersonnelles qu’il faudra traverser pour s’enfuir. Inutile de vous dire que je n’ai pas eu la patience d’aller au bout.
Dreamcore n’est pas un jeu conventionnel. C’est une expérience sensorielle qui joue avec nos perceptions et notre inconscient. Sa direction artistique et son sound design sont indéniablement réussis, et l’exploration de ses espaces étranges est fascinante. Pour ceux qui aiment l’absurde et l’inexpliqué. Mais il se passe finalement trop peu de choses pour que j’envisage de m’y investir plus sérieusement. Peut-être suis-je trop vieux pour comprendre… Une curiosité qui ne plaira pas à tout le monde.
Test réalisé par Florian