Quand on a la chance d’avoir une PS5 en ces temps de pénuries, on est toujours preneur d’exclusivités. Elles sont rares pour l’instant sur la console de Sony mais on peut donc déjà profiter d’un certain Returnal qui aura notamment fait parler de lui par son approche pas facile facile…
Returnal est en effet un roguelite avec niveaux générés aléatoirement où la mort est (très) fréquente. Ici, on incarne Selene, une astronaute dont le vaisseau s’est crashé sur une étrange planète. A chaque mort dans le jeu, on va se retrouver au départ, sur le lieu du crash. Mais ce qui est intéressant c’est que notre héroïne s’en rend compte également et s’enchaine alors une enquête sur cette histoire malencontreuse de boucle temporelle… on trouvera des messages et autres indices laissées par… Selene elle-même…
Mais le jeu reste axé sur un style shoot/action avec des ennemis assez nombreux et coriaces, nous lançant toutes sortes de projectiles à la shoot’m up. Il faut donc faire preuve de réflexes mais aussi bien préparer son équipement et le faire évoluer au fil du jeu.
L’aspect shoot à la sauce PS5 est plutôt flatteur et on a là un jeu qui offre une ambiance SF bien sentie à la Alien avec des effets lumineux et pyrotechniques spectaculaires. Ce n’est pas non plus la claque qu’on pourrait espérer sur PS5 mais cela reste un jeu techniquement bien abouti. Notons aussi une bande sonore excellente qui sert magnifiquement l’histoire et l’action avec une chouette spatialisation. La dualsense est elle aussi mis à profit avec le fameux retour haptique. Un régal.
Si les combats sont fréquents et assez frénétiques, la part à l’exploration reste présente et de toutes façons, à chaque respawn il faudra consulter la carte, repérer les zones à atteindre qui, du coup, on changé de disposition mais on pourra aussi profiter de raccourcis bienvenus et à force, on connaitra les mécaniques, les lieux à explorer en priorité, les bonus et autres armes à dénicher, pour mieux s’en sortir dans les inévitables affrontements.
Pas aussi punitif qu’un Demon’s Soul par exemple, Returnal reste un jeu très exigeant. Pas forcément à cause de la difficulté des combats mais plutôt par le fait d’accepter la redondance, le fait de recommencer encore et encore avec l’impression de ne jamais avancer. Pour être tout à fait transparent, je n’ai jamais réussi à m’investir pleinement dans le jeu. Il faut croire qu’il y a des joueurs pour ce type de jeu et tout le monde ne pourra pas s’y attacher dans le temps. Le fait d’avancer à petit pas après maintes reprises à partir du site du crash aura un effet gratifiant pour les fans du genre, mais pour les autres, ce sera vite synonyme d’abandon.
Gestion des ressources, ouvertures d’accès après avoir trouvé la clé adéquate, choix des armes, améliorations de celles-ci, etc… c’est tout un mécanisme et une stratégie à mettre et re-mettre en place continuellement. On salue en tous cas la richesse et le style du bestiaire rencontré et la possibilité d’utiliser des armes et technologies extraterrestres.
Que ce soit contre des ennemis lambdas ou les fameux boss, le gameplay est très fluide et nerveux à souhait. Sur PS5, c’est un des points fort du jeu qui propose donc de l’action avec un grand A (4K 60fps) et même si on galère dans le jeu, les affrontements sont toujours très agréables à jouer, quelque-soit le niveau du joueur. Alors, oui, au fait… pas de modes de difficultés dans Returnal hein… tout le monde est à la même enseigne. Un choix qui peut se comprendre vu l’axe souhaité… mais bon… Notez également que si vous voulez quitter une partie alors que votre personnage n’est pas encore mort, il faudra mieux laisser la PS5 en veille car pas de sauvegarde prévue… Oui oui, ça va loin dans le concept…
Qu’on soit adepte du genre Roguelite ou pas, il faut bien avouer que Returnal est un jeu de qualité qui fait finalement honneur à la PS5. Sa qualité de réalisation, son ambiance, son intrigue, son gameplay… il y a peut de chose à redire. Si ce n’est donc… sa difficulté, ou plutôt son approche punitive et décourageante. Chez les amateurs du genre, ça ne posera pas de soucis, au contraire ils adhéreront complètement au concept et finalement pour eux, ce ne sera pas le plus difficile des jeux. Mais pour les autres… passées les premières heures très agréables de découverte, ils se retrouveront face à un mur qu’ils n’auront pas la force ou l’envie de franchir… Mais il en faut pour tous les goûts n’est-ce pas?