Sorti en 1994, Myst est un « mythe » du jeu video. Précurseur du jeu d’aventure à écrans fixes il offrait à l’époque des graphismes d’une finesse incomparable à l’époque sur PC. De plus, ce jeu d’aventure atypique proposait un univers envoûtant qui faisait voyager le joueur à travers de mystérieuses énigmes. Idée louable, le jeu est porté quasi tel qu’il y a 14 ans sur la petite DS de Nintendo, l’intégralité du code source ayant été réécrit spécialement…
Véritable ovni vidéoludique, souvent imité depuis mais jamais égalé, Myst a rencontré un fort succès avec tous les publics aussi bien sur Mac et PC que sur Saturn ou Playstation. Après avoir été brillamment porté sur PSP l’année dernière c’est sur la DS que Myst avec l’éditeur Midway. Après on peut se poser la question de l’utilité d’un portage sans brut de pomme sur une console portable peu propice à ce genre de jeu…
En effet, Myst repose sur la quête d’indice, souvent matérialisés par des mots sur un papier ou autre. Il faut donc être assidu, et parfois prendre des notes pour résoudre les énigmes auxquelles on est confronté. Pour la petite histoire, pour ceux qui n’étaient pas nés en 1994, tout commence lorsqu’on est happé par un livre et qu’on débarque sur le quai d’une petite île. Un planétarium, une fusée, d’étranges engrenages et autres leviers… Ce monde mystérieux n’est pas sans rappeler les romans de Jules Verne. Une parenté en fait revendiquée par les frangins Miller, dont l’imagination fertile a engendré cet univers. Ils trouvent d’ailleurs une incarnation dans le jeu par le biais de deux frères prisonniers de deux livres dans la bibliothèque. Sirrus est enfermé dans le volume rouge, Achenar dans le volume bleu. Fils d’Atrus, le créateur de Myst, tous deux demandent de l’aide pour sortir de leur prison de papier. Pour cela, il va falloir parcourir des Ages, c’est-à-dire d’autres îles accessibles par le biais, là encore, de livres. Il y en a quatre, soit autant de pages à ramener aux deux frères : l’Age de la passerelle de bois, l’Age du bateau de pierre, l’Age mécanique et l’Age sélénitique. On retrouve d’ailleurs en bonus l’Age de rime qui n’était pas présente dans la version originelle.
Chaque Age possède son lot de mécanismes plus ou moins compliqués, d’abord pour y rentrer, ensuite pour parvenir à en ressortir une fois les pages récupérées. Régler l’horloge à la bonne heure, étudier les constellations, trouver le bon voltage, reproduire une séquence musicale… Les énigmes sont variées, logiques, mais bien difficiles et rebuteront une majorité de casual gamers. La plupart des solutions se trouvent tout simplement en étudiant les quelques livres qui ont survécu à l’incendie de la bibliothèque, lieu central de Myst. Il faut donc lire, regarder scrupuleusement, se concentrer… mais le problème, c’est que sur le petit écran de la DS, on a parfois du mal à voir certains dispositifs et donc les faire fonctionner. Le stylet peut être qui plus est quelques-fois capricieux, et l’écran supérieur est malheureusement bien peu utilisé et la jouabilité s’en ressent. Les graphisme, très beau à l’époque, son transposés sur DS sans lifting et se retrouvent donc bien moyen pour notre époque.
Par contre, l’essentiel est là, c’est-à-dire : Myst… avec son univers, son histoire, tout ce qui nous a séduit à l’époque. Mais malgré tout cela, ne vaut-il mieux pas jouer à l’original sur son bon vieux PC… la question se pose.