Quel plaisir de retrouver le logo rouge de la HAMMER sur le grand écran. Institution du film d’horreur dans les années 60 avec en particulier la série des Dracula, le label tente de se relancer depuis 2010 après plus de 20 d’absence. Il semblequ’il tienne, avec ce grand classique de la littérature britannique une planche de salut dans cette reconquête du public.
Le film propulse Daniel Radcliffe incarnant un homme mélancolique, ayant perdu sa femme à la naissance de leur fils, au coeur d’un cauchemar. La dame en noir représente la première tentaive de la HAMMER dans le film de fantôme. Coup d’essai ! Coup de maître ou coup d’épée dans l’eau ?
On commence donc par le point fort du film. En fait, une véritable réussite ! La photo et la lumière présentent une alliance esthétique de premier plan. On se prend à rêver d’un tel soin apporté à un remake de Dracula avec un acteur de la trempe de Christopher Lee. Quelques scènes comme celle d’un repas dans une maison bourgeoise avec Daniel Radcliffe, Claran Hinds et sa femme foldingue de ses deux petits chiens sont des petits bijoux. Malheureusement, les séquences dans la maison hanté et le marais nous sont apparues comme manquant singulièrement de profondeur et d’ambiance. Cependant de nombreux journalistes dans la salle ne partage pas ce sentiment. Ils ont été happés par les effets visuels et sonores et ont même frissonné voire sursauté de temps à autre.
De son côté, le jeu des acteurs parvient de temps à autre à compenser la faiblesse relative de l’ambiance. Enfin surtout Daniel Radcliffe, tant le film se concentre à quatre vint dix pourcent sur lui. Il n’en demeure pas moins ultra convaincaint. Dès la première scène on oublie Harry Potter et on découvre un artiste possédant un grand registre d’émotions. On regrettera cependant le peu de présence de Claran Hinds. Chaque scène dans laquelle il est présent est jouée avec une justesse millimétrée. Avec un rôle un peu plus important, le film aurait certainement gagné en volume. Surtout qu’il ne faut absolument pas compter sur le scénario. Totalement éculé et prévisible ce dernier tient sans problème sur un demi timbre-poste. Sans aucun doute le vrai point noir du film.
Au final, La dame en noir ne m’a ni transporté, ni fait frissonné ni même intéressé. Mais mon avis n’a que peu d’importance tant il semble que je sois insensible à ce type de production. Je ne peux donc que recommander ce film aux amateurs du genre avec la plus grande des précautions. Il est à réserver à une certaine élite cinéphile donc les long-métrages de maison hantée et de fantômes des années 60 provoquent une certaine résonnance. Cela réduit forcément la cible. Cependant, l’effort de la HAMMER mérite un petit effort et une prise de risque. Non seulement le film ne dure qu’une heure et demi mais, en plus, vous n’êtes pas à l’abris d’une bonne surprise.
La dame en noir, au cinéma le 14 mars
Article rédigé par Julien Chevron – @Gerb1ll