Au début des années 1990, Alone in the Dark a fait figure de précurseur en matière de survival horror sur PC. Directement inspirée de l’oeuvre de H.P. Lovecraft, la série a évolué à travers différents épisodes plus ou moins convaincants. Le détective vedette Edward Carnby reprend cette année du service en déboulant sur consoles nouvelle génération et PC pour notre plus grand bonheur. Située au coeur de New York, cet Alone in the Dark (Atari) comble-t-il nos attentes?… test sur Xbox 360…
Alone in the Dark cru 2008 se veut être un survival-horror pourvu de différentes approches. En effet, le gameplay propose énigmes, phases de plates-formes, aventure, FPS, le tout découpé de manière cinématographique avec un esthétique certes à la hauteur. Le jeu propose des séquences d’action agrémentées de ralentis afin de mettre en évidence explosions, défenestrations ou tout autre moment clé ainsi que des changements de caméra dynamisant notre progression. Tout cela est bien joli mais pour les fans de la première heure, l’aspect survival-horror paraitra bien fade par toutes ces scènes d’actions variées qui occulte l’impression de huit clos oppressant habituel.
Mais pour les autres, le panel de gameplay proposé sera une aubaine. Parmi les possibilités en question, notons qu’il est possible de fabriquer ses propres armes en mixant plusieurs objets qu’on trouve ici et là : une bouteille d’alcool, des munitions, hop, vous pouvez fabriquer des balles incendiaires qui réduiront vos ennemis en cendres. Comme on l’a vu à la présentation du jeu bien avant sa sortie, sachez que le feu joue un rôle important dans Alone in the Dark : on peut utiliser des chaises, des bouts de bois, afin de s’en servir comme torches, bien utile pour tuer les ennemis qui ne disparaitront définitivement que par les flammes, utile aussi pour y voir dans l’obscurité évidemment… Il sera également possible et parfois nécessaire d’éteindre ce feu qui ravage l’immeuble dont vous devez vous échapper au début du jeu. Pour cela, des extincteurs sont disponibles un peu partout. Une fois que vous en serez équipé, vous pourrez donc asperger les flammes pour progresser et vous pourrez aussi défoncer des portes avec ce même objet.
Autre point original et bienvenu dans le jeu, l’inventaire qui est en fait remplacé par l’intérieur de notre veste truffée de poches permettant d’y mettre tout ce qu’on trouve dans la limite de place disponible bien sur. Grâce à un joli effet d’animation, l’action n’est donc pas coupée par l’ouverture d’un menu et vous avez accès à l’intérieur de la veste comme si c’était la votre. Parmi les objets en question vous trouverez des sprays pour soigner vos blessures. En les utilisant, vous verrez le personnage soigner ses différentes plaies (toujours en vue à la première personne). Bref, le tout est bien pensé même jusqu’à quatre configurations personnalisées d’objets (flingue+lampe-torche, spray, cocktail Molotov, etc) accessibles rapidement en pressant le haut de la croix de direction. Maintenant, si les balles incendiaires restent un des meilleurs moyens pour venir à bout de vos ennemis, vous pourrez tout de même choisir une arme de fortune (batte de base-ball, épée, katana, masse) pour vous défaire d’un adversaire, à la manière d’un Condemned 2.
Très présentes au début du jeux, d’autres facettes de gameplay enrichissent le jeu comme notamment les phases de plates-formes durant lesquelles Edward doit se suspendre à des câbles pour passer de corniche en corniche à l’extérieur d’un immeuble ou pour sortir vivant d’une cage d’ascenseur. Astucieusement mises en scène, ces transitions sont un vrai plus dans le sens où la construction du jeu devient plus dynamique et variée. Toutes ces phases sont intéressantes mais légèrement ternies par une jouabilité parfois douteuse. En effet, celle-ci ne permet pas au joueur d’être totalement à l’aise. Malgré un choix possible à tout moment entre première et troisième personne, la progression est souvent fastidieuse. On aurait souhaité plus de fluidité dans l’animation du personnage notamment pour les passages précis comme la traversée sur une poutre par exemple.
La variété du gameplay ne s’arrête pas là puisque des mini-jeux existent où il faut bêtement relier le plus souvent deux câbles électriques (afin d’ouvrir une porte, de démarrer une voiture) : pas tripant mais cela mérite d’exister pour couper l’action. Mais ce qui apporte le plus d’originalité dans ce survival c’est peut-être les phases en voiture qui sont possibles en mission en totale liberté (sortir d’un parking…) ou bien dans des phases précalculée où il faudra rejoindre un point A à un point B le plus vite possible. Pour ce dernier cas, il faut avouer que la mise en scène est à la hauteur car vous traverserez Big Apple qui s’effondre sous vos roues; à vous d’aller plus vite pour ne pas être avaler par le bitume. Mais ici, il vous faudra souvent recommencer la course du début pour revoir les même accidents, les mêmes éboulements au même moments, et ça c’est pas très agréable. Et de plus, ce genre de phases, certes louables, ne font qu’éloigner Alone in the Dark de son concept survival en huit clos basique.
Comme toute légende du jeu video qui se respecte ce opus de Alone in The Dark était attendu au tournant. Bien que proposant de bonnes idées ainsi qu’une ambiance cinématographique bien réalisée (mise en scène, éclairage, musique…), le jeu souffre de gros soucis de jouabilité et de quelques bugs graphiques. Malgré tout, Atari et Eden nous proposent un soft de qualité qui en ravira plus d’un mais avec ses 4 ans de développement, le résultat final nous parait un peu inachevé; c’est à la limite de la frustration. Quoiqu’il en soit, on se dit que la série n’est pas terminée et que Alone in the Dark a encore de belles années devant lui pour nous proposer bientôt un soft encore mieux qui reviendrai peut-être au source du genre…