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Interview de Marcus!

Posté dans Autres Le 12 février 2007 par Anthony Cocain

Voici une nouvelle interview qui m’honore particulièrement car c’est celle de Marcus, chroniqueur-journaliste-animateur de jeux video que j’ai découvert il y a plusieurs années sur la chaîne Game One où il présentait l’émission mythique Level One; il y testait le premier niveau d’un jeu video. Il me fait donc le plaisir de répondre à quelques-unes de mes questions… voici : 

3cc8e92d4a130b5218b6a4cb99d3e85d.jpgINSERTCOIN : Bonjour Marcus, tout d’abord permet-moi de te présenter aux lecteurs de Insertcoin qui ne te connaitraient pas encore : Tu es donc Marc Lacombe, dit Marcus, né le 28 octobre 1966, journaliste et animateur français spécialisé dans l’univers du jeu video. Dès 1989, tu as été rédacteur pour certains des magazines français de jeu vidéo les plus emblématiques comme Micro News, Tilt, Consoles Plus, Player One, Joystick, PC player, Playguide, Gaming. En parallèle tu as démarré une carrière dans la télévision en tant qu’animateur, chroniqueur ou rédacteur dans des émissions telles que : Micro Kid’s (sur FR3), Cyberflash (sur Canal+), Game Zone(sur Game One), Level One (sur Game One), Fun Player (sur Fun TV, Club Majipoor (sur France 5), I-Télé, Chez Marcus (sur Nolife). Tu est plus particulièrement connu pour avoir animé l’émission Level One sur la chaîne Game One de 1998 à 2002. Tu en es d’ailleurs le créateur et tu fus propriétaire de la marque Level One jusqu’en 2003, date à laquelle elle te fut rachetée à la suite d’un accord à l’amiable avec MTV. Après ton départ, l’émission est reprise par Julien Tellouck et Johan Lefebvre. Tu quittes Game One début 2002 en même temps que la majorité de l’équipe rédactionnelle. La raison invoquée concerne des pressions d’ Infogrames (alors propriétaire à 100% de la chaîne) sur le contenu rédactionnel de la chaîne… Depuis l’été 2007 tu animes Chez Marcus, sur la chaîne Nolife (Freebox) une émission ou tu accueilles le téléspectateur chez toi pour lui présenter un jeux vidéo. Tu as fait ton retour sur Game One en octobre 2007 ou tu présentes dorénavant Rétro Game One, un magazine quotidien sur le Rétrogamaing. Depuis le 11 juillet 2007, Marcus apparait sur la Web tv de Jeuxactu.com, Jeux Actu Tv. Il y tient une petite rubrique, nommée « Marcus a dit », une à deux fois par mois. Quelque-chose à ajouter ?

Marcus : Ouah, je suis impressionné ! Tu as a peu près tout retrouvé (même des trucs que j’avais oublié moi-même). Il manque juste un truc : depuis mon départ de Game One,  je fais chaque mois une petite chronique vidéo diffusée dans tous les magasins Micromania : je choisis  mes quatre jeux préférés et j’en fait le test (ce sont des gros tests, de 6 à  8 minutes dans lequels je peux rentrer dans les détails, ce qui est rare quand on fait de la télé).

IC : Te souviens-tu de ta première expérience vidéoludique ?
M : Oui, avec mon papa et ma petite soeur un été on a découvert dans un bowling une borne d’arcade avec une course de voitures très simple. C’était présenté en vue de dessus, on voyait tout le circuit. Il y avait deux volants sur la borne pour faire des courses à deux. Je crois que c’est le premier jeu vidéo auquel j’ai touché ! C’était super convivial. Quand j’y repense, c’est sans doute pour ça qu’aujourd’hui Mariokart reste mon jeu préféré.

IC : Quel a été ton parcours scolaire pour devenir journaliste spécialisé dans le jeu video ?
M : J’ai fait un Bac B (économie), puis une fac de communication à Paris, à Censier. J’ai été un des premiers étudiants du DEUG LAEC (Lettres Arts Expression Communication)… Un sale nom imprononçable pour une formation censée porter sur la communication…  » LAEC  » ça fait un peu le bruit de quelqu’un qui dégueule… Depuis ils ont changé le nom, ça s’appelle un DEUG  » ECLA « , c’est mieux. Je suis allé jusqu’en licence, et la maitrise n’étant pas encore en place dans cette branche à l’époque, j’ai un  » diplôme d’université  » (ça me fait du BAC + 4 quoi…).

IC : Comment es-tu passé de la presse papier à la TV ?
M : Un de mes potes, le photographe du magazine Tilt, Eric Ramarosson, s’est retrouvé à Canal Plus pour travailler sur l’émission Cyberflash et il m’a demandé de le rejoindre. J’ai hésité parce qu’a l’époque je bossais à Player One et PC Player avec une bande de potes et  j’adorais ce que je faisais. Mais Eric m’a confié qu’en plus de Cyberflash, Canal Plus comptait créer une chaîne entièrement dédiée au jeu vidéo, et c’est ce qui m’a décidé à quitter la presse.

IC : Comment est né l’émission Level One ?
M : Au moment de créer Game One les dirigeants de la chaîne ont demandé à l’équipe de Cyberflash dont je faisais partie de réfléchir à des concepts d’émission. Moi le truc qui me paraissait le plus simple pour parler de jeu vidéo, c’était de le faire comme quand on a un pote qui passe à la maison et qu’on lui montre un jeu… On lui dit : « assied toi à côté de moi, et on va jouer un quart d’heure ». En général, c’est suffisant pour se faire une idée du jeu, et savoir si on a envie de l’acheter ou pas. L’idée leur a bien plu, on a tourné des petits essais très courts, de deux ou trois minutes. Je les ai mis en vidéo sur mon site c’est marrant à voir avec le recul : http://marcus.canalserveur.com/video.php

Au début l’émission devait s’appeler  » inside  » puisqu’on était au coeur du jeu vidéo (grâce au principe et à l’incrustation sur fond bleu comme la dame de la météo). Ca fonctionnait bien, et on s’est rendu compte que le mieux c’était de commencer tout simplement par le premier niveau du jeu, quelque soit sa durée, d’où le titre définitif : Level One

IC : Comment trouves-tu son évolution avec ces dernières années ?
M : Honnêtement, j’ai très peu regardé depuis mon départ de Game One, ça me faisait  assez peur de voir ce qu’on allait faire de « mon bébé ». J’ai vu une fois un Level One où Yohan testait Golden Eye sur Gamecube tout en recevant Yannick,  l’ancien animateur de Level One qui était parti faire carrière à Canal Plus. Ils n’ont pratiquement pas parlé du jeu, auquel ils n’avaient visiblement pas joué (alors que merde, LE Goldeneye de la N64 était un truc culte pour tous les joueurs !), et à la fin ils ont montré leurs fesses. Moi je voulais voir Goldeneye.

IC : Regrettes-tu ta période Level One ?
M : Oui parce que c’était une période géniale ou toute l’équipe était vraiment une bande de potes et où on travaillait tous ensemble avec plaisir et avec passion. Je crois que je ne retrouverai jamais une telle ambiance dans un boulot, à moins de monter ma propre chaîne et d’y faire venir mes potes. Ceci dit, Nolife  est pas loin du tout de l’ambiance des débuts de Game One, si ce n’est que les locaux sont trop petits pour le moment pour que tout le monde puisse y travailler en même temps.

IC : Est-ce qu’il est envisageable de te revoir présenter Level One ?
M : Pas pour le moment puisque je fais déjà un peu ça sur Nolife dans mon émission  » Chez Marcus « ..  Et sur Nolife, j’ai pu pousser l’idée de Level One encore plus loin. Le principe reste pratiquement le même (la démo d’un jeu en temps réel pendant une vingtaine de minutes), mais l’émission est vraiment tournée chez moi, pas en studio, du coup je pense que la sensation de  » rendre visite à un pote pour voir un jeu  » est encore mieux rendue. (voir une émission)

IC : Qu’aimais-tu dans les jeux d’antan (années 80-90) que tu ne retrouves plus dans les jeux actuels ?
M : Il y avait souvent un concept simple qui n’avait pas besoin de graphismes super sophistiqués pour fonctionner. Bomberman par exemple n’a pas pris une ride, et toutes les tentatives pour améliorer le jeu ou le faire passer en 3D n’ont servi à rien, seule la bonne vieille vue du dessus est efficace. Pareil pour Worms, que j’adore, mais que je trouve catastrophique dès qu’on essaye de coller de la 3D dedans… Par contre si ils gardaient la vue en 2D de Worms en y ajoutant  un moteur physique qui permettrait au décor de s’effondrer, là je serai heureux ! Aujourd’hui tous les jeux se ressemblent (en gros du Doom Like avec des personnages et des décors différents), alors qu’à l’époque on voyait plus souvent émerger des concepts totalement nouveaux.

IC : De quel œil vois-tu les évolutions de jeux mythiques comme Tomb Raider ou Prince of Persia par exemple?
M : J’ai adoré le premier Tomb Raider, mais pratiquement tous les épisodes qui ont suivi n’ont été que de l’exploitation marketing stupide où on se contentait de grossir les seins de Lara et de mieux faire bouger sa natte sans corriger les défauts des versions précédentes. Seul le dernier épisode (Tomb raider anniversary) m’a permis de retrouver le plaisir du premier. Prince of persia a mieux vieilli. Dans tous les épisodes, les mouvements du personnage étaient ce qui se faisait de mieux pour l’époque par exemple, et chaque nouvel épisode a apporté son lot de nouveautés (le coup du voyage temporel avec  » les sables du temps  » par exemple était une bonne idée), et graphiquement c’était vraiment surprenant à chaque fois. Pour moi Assassin’s Creed, réalisé par la même équipe, est de la même famille que Prince of persia, et c’est une vraie réussite.

IC : Quels sont tes 3 jeux préférés toutes époques confondues ?
M : Mariokart (Gamecube ou DS),  Soulcalibur 2, Bomberman… Que des jeux super conviviaux !

IC : Sur quels plates-formes préfères-tu jouer ?
M : Peu importe, pour moi ce sont les jeux qui comptent. J’ai une légère préférence pour Nintendo parce que ce sont souvent eux qui proposent les jeux les plus sympas à plusieurs.

IC : Que dis-tu à ceux qui décrient le jeu video à cause d’une certaine violence par exemple ?
M : Il ne faut pas avoir peur du jeu vidéo. Il y a bien longtemps que ça n’est plus un jouet. La moyenne d’âge des joueurs est aujourdhui de 25 ans. C’est devenu un loisir comme un autre, et comme le cinéma, il est maintenant destiné à des publics très différents. C’est tout à fait normal  qu’il existe des jeux violents pour les adultes et des jeux plus doux pour les plus jeunes. Il est parfaitement possible d’empêcher les enfants de jouer aux jeux qui ne leur sont pas destinés (il y a un code parental sur toutes les consoles next gen qui empêche la console de lire les jeux déconseillés aux moins de 16 ans si on le souhaite), il n’y a donc pas de raison de priver les adultes de ce plaisir. Ce serait comme interdire les films d’horreur ou les polars trop violents. Ce serait stupide et inutile.

IC : Entre les différents sites et magazines TV auxquels tu participent, as-tu tout de même d’autres projets en tête (je pense notamment au projet Playstation TV) ?
M : Le projet Playstation TV est enterré depuis belle lurette et c’est dommage, j’aurai adoré bosser avec Ariane, alias  » Louise  » qui fait mainteant la météo dans le grand journal de Canal. Mais j’ai d’autres projets en cours. Je rêve depuis des années d’une émission consacrée au jeu vidéo sur les chaînes hertziennes (TF1, France 2, France 3, M6, etc), et chaque année j’essaye de le proposer à différentes chaînes… Je suis sûr que je finirais par y arriver !

IC : Pour finir, question pas facile, peux-tu nous dire quel est LE jeu indispensable pour Noël ?
M : Perso, en temps que fan des Simpsons, je demanderai au père Noël de m’amener  » Les Simpsons , le jeu  » qui est aussi réussi qu’un épisode de la série, mais je crois que LE jeu qui va vraiment scotcher tout le monde c’est Assassin’s Creed.

IC : Merci à toi Marcus pour ta disponibilité et ta vision du jeu video d’hier et de demain !

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Ecrit par Anthony Cocain

Créateur du blog, webmaster, rédacteur, testeur... depuis 2006. Joueur depuis... les 80's... Je souhaite partager avec vous ma passion du jeu video à travers son histoire et son actualité avec tests, news, previews, reportages...

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