Depuis Colin McRae sur PC et PSone en 1998, j’ai toujours eu du mal à retrouver de bonnes sensations dans un jeu video de rallye. Cette année avec Dirt Rally, Codemasters revient aux sources de bien belle manière. Feu Colin McRae n’est plus à l’affiche mais la série, qu’on appellera Dirt peut-être désormais nous rabiboche avec le genre. Attention, coup de coeur.
Même si on commence le jeu à bord d’une Mini, d’emblée le jeu nous immerge dans du pu gameplay rallye et on comprend très vite qu’on tient là une simulation prometteuse. Sensations de conduite, réalisme des revêtements, réalisation, contrôle,… tout nous plait d’entrée. En général, avec des simulations concurrentes (même de toutes récentes), on met rapidement le point sur des défauts (graphiques, techniques, de gameplay…) et on est vite déçu. Là, c’est loin d’être le cas puisqu’on ne veut plus lâcher le volant…
Je ne suis pas un spécialiste des simulations auto et je dois dire que je peux être vite découragé dans ce genre de pratique exigeante. Mais, comme en 1998, j’ai apprécié enchainer les spéciales. Dirt Rally est en effet un jeu exigeant mais addictif dans lequel tout type de joueur peut se sentir bien.
Contrairement à d’autres jeux aussi, Dirt Rally ne fait pas dans le clinquant niveau interface et mise en scène, se concentrant sur le jeu. Ainsi, on accède facilement aux modes disponibles. On commence par une sorte de mode carrière dans lequel on enchaine les spéciales à travers différents endroits du globe. Tranquillement, on accumule de l’expérience et du cash pour acheter une autre voiture afin d’accéder à des types de courses particulières. Au début il faut donc se faire à l’idée qu’on ne peut pas débuter avec des bolides actuels. Il faut alors se contenter d’anciens bolides moins performants mais souvent mythiques. Dans différentes marques on trouve des voitures de différentes époques des années 70 à nos jours. Notez qu’en plus de devoir économiser pour acheter de nouveaux véhicules, il faudra souvent débourser pour réparer la voiture qu’on utilise après chaque course. En effet, sur différents points, notre caisse peut vite morfler: suspension, pneus, carrosserie, freins, etc… Il faut alors jauger pour équilibrer au mieux les réparations afin de ne pas être trop pénalisé pour la course suivante.
Concernant les mode de jeu on trouve donc le mode championnat, le Hillclimb (course de côtes en français…), rallycross et FIA World Rallycross Championship. Comme évoqué plus haut, le championnat de rallye classique permet de parcourir six environnements différents : Monaco, la Grèce, le Pays de Galles, l’Allemagne, la Suède et la Finlande. On prend alors part à un classement basé sur le temps total. Chaque spéciale est scindée en 4 temps intermédiaires. Notez que dans Dirt Rally, pas question de profiter d’un « rewind » comme on le voit souvent dans les jeux de course actuels. Du coup, quand on est sur le dos ou dans le ravin, on reprend la route avec une caisse abimée et une pénalité de temps. Parfois, il est plus judicieux de tout reprendre dès le départ…
Le rallycross est un mode qu’on voit pas souvent et qui s’avère fort sympathique et nerveux. On prend part en fait à des courses à plusieurs en même temps sur circuit fermé. C’est donc une approche plus nerveuse ici où il faudra encore plus penser à la « santé » de son bolide car ça frotte souvent… Petite originalité de ces courses, elles proposent une zone du tracé avec un accès parallèle (qui rallonge un chouia) qu’il faut emprunter au moins une fois dans la course.
Le mode Hillclimb propose d’embarquer dans des bolides puissants pour une ascension la plus rapide possible. Ici, il faut d’abord maitriser son engin mais aussi les nombreux virages et le côté « pentu » de l’épreuve.
Dirt Rally ne reste pas néanmoins dans le passé dans son approche. En effet, on peut trouver du modes online avec des épreuves régulières (et éphémères) afin de se frotter aux autres joueurs du globe. Des salons spéciaux sont notamment réservés au mode rallycross qui fait forcément des émules.
Sur Xbox One, Dirt Rally n’est pas une tuerie graphique. Cependant, globalement, la réalisation tient la route (sans jeu de mot) et on profite tout de même de décors fournis, d’une belle profondeur de champs et de sympathiques effets de lumière. Finalement, le plus bluffant est la modélisation de tout cela. En plus des voitures qui se déforment, se rayent et perdent des morceaux, les pistes sont réalistes avec des creux, des bosses, des flaques d’eau, de boues, de la poussière, des graviers, de la neige… (les congères sont bien fichues, vous n’avez pas fini de pester contre elles…). C’est un axe important pour un tel jeu ou l’adhérence à toute son importance. Et Dirt Rally s’en sort merveilleusement à ce niveau. D’ailleurs, même la bande sonore est au rendez-vous (pas toujours le cas dans ce type de jeu).
Notez qu’on peut profiter d’un mode ralenti très agréable à l’oeil. Aussi, en cours de jeu, on dispose de différentes vues dont une intérieur. La bande sonore s’adapte à chaque vue. Chacun y trouvera son compte. Aussi, visuellement, les infos à l’écran sont minimalistes, de quoi mieux profiter du paysage. Les infos de virages sont bien sûr visuels mais aussi sonore avec une voix féminine pas agaçante.
Dirt Rally propose un vrai bonheur de conduite, que l’on soit un joueur de rallye averti ou non. Bien sûr, au début, on vire trop large, on freine trop tard, on sort dans le décor… Mais très vite, on se fait à la conduite réaliste du jeu quelque-soit la voiture utilisée. On est donc au final dans de la simulation, mais de la simulation accessible. L’équilibre est parfait et ravira à mon avis tous les types de joueurs. Aussi, on peut dire que les tracés sont bien pensés: variés dans les décors comme dans les tracés. On traverse les bois, on dévale des pentes poussiéreuses, on grimpe dans des virages verglacés… Le public nous encourage, des voitures sont garées sur les bas côtés… C’est très plaisant.
Dirt Rally fait revivre l’emblématique série Colin McRae de bien belle manière. On retrouve (enfin) un vrai jeu de rallye, efficace, bien réalisé, avec suffisamment de contenu variés et pas farfelus. Près de 50 voitures disponibles dans des époques diverses, des environnements réalistes et changeants. Si son approche se veut classique, elle ne l’ai pas réellement et on tient là un jeu de rallye au top qui se tourne vers l’avenir du genre.