Difficile d’ignorer la sortie il y a quelques jours de The Last of Us en exclusivité sur PlayStation 3. Réalisé par les studios Naughty Dog (Uncharted 1, 2 et 3…) cette aventure nous propose de contrôler un duo improbable dans un monde en ruine avec comme menace une mystérieuse infection et du coup des hordes de zombies affamés… Encore des zombies oui… mais… enfin là, c’est pas pareil… Explications :
A première vue, The Last of Us ressemble beaucoup à un Uncharted avec une approche graphique similaire, un gameplay proche lui aussi et une narration basée sur un même système. Mais la grosse différence ici c’est d’abord un autre univers et d’autres personnages, donc rien à voir avec Nathan Drake et ses copains, mais aussi un gameplay orienté survival… Dans le nord des Etats-Unis, Joel survit, comme tous les autres après qu’un mystérieux virus (un champignon…) ait décimé la population. La nature reprend ses droits dans des villes en ruines et des groupes de survivants s’organisent. Joel va vite se retrouver à devoir protéger la jeune Ellie et traverser différentes régions pour trouver un endroit sûr…
Voilà dans quoi nous embarque The Last of Us, une aventure pesante, stressante, étrange… mais une relation entre les personnages parfaitement sentie… on vit l’aventure sur plusieurs niveaux, dans l’action et dans l’émotion grâce à des cinématiques et des dialogues proche du cinéma. Du début à la fin, l’histoire se tisse, gardant le joueur accroché dans ses filets. Du beau travail à ce niveau là.
Alors du coup, on se retrouve dans un jeu qu’on pourra qualifier d’un peu linéaire, dans lequel le joueur doit suivre un chemin précis pour déclencher la suite de l’aventure encore et encore. Certes. D’ailleurs certains passages pourront faire penser à Hevay Rain dans le principe de film intéractif. Mais The Last of Us reste un vrai jeu d’action et d’exploration qui proposera néanmoins des zones souvent vastes dans lesquelles on pourra évoluer de différentes manières. Et heureusement car le gameplay est très orienté vers l’infiltration, la discrétion… Il sera souvent très compliqué de la jouer bourrin; d’abord parce que les ennemis ne seront pas dupes et puis parce que vos munitions sont loin d’être infinies. Tout au long du jeu on doit donc trouver (et chercher dans les nombreux recoins, maisons, véhicules, etc..) des munitions, des armes et différents objets pour confectionner des choses diverses : bombes artisanales, cocktails molotovs, bandages, etc.. En trouvant des gélules on pourra également améliorer ses compétences ou l’efficacité de ses armes (rechargement plus rapide, etc..).. Le principe est efficace et accessible à tous moments (même pendant l’action) mais au final tout cela est vite automatique. Certains le déploreront, d’autres apprécieront cette facilité de confection. D’autant plus que malgré tout, on peut souvent trouver de quoi se défendre.
Alors à ce propose, Joel pourra bien sur disposer de plusieurs armes à la fois comme différents revolvers ou pistolets mais aussi des fusils, lance-flamme ou arc et flèches. Il sera aussi nécessaire de se confectionner un surin pour égorger l’ennemi discretos. D’ailleurs, concernant les zombies, certains (les claqueurs), ne pourront être tués furtivement qu’avec le surin. Sinon, contre d’autres specimens ou contres des humains, Joel saura la jouer avec ses poings ou bien avec une hache, un baton ou encore une batte de baseball… La violence est omniprésente dans le jeu et bien retranscrite croyez-moi… slpotch.
Revenons aux zombies, enfin aux infectés… Joel et Ellie en croiseront différentes sortes. Je vous ai déjà parlé des claqueurs, aveugles, avec leur tête de girolle : dès qu’ils vous sentent, ils vous sautent à la gorge… dans ces moments là, mieux vaut avoir un fusil chargé. Plus répandus, les runners sont moins dangereux mais ils peuvent vous voir de loin et vous courir après sans relâche. On croisera également des infectés très costauds et très coriaces; plutôt lents ils tenteront tout de même quelques charges et pourront surtout vous balancer des spores à la tronche… Mieux vaut utiliser un cocktail molotov par exemple pour s’en débarrasser assez facilement…
Parmi les ennemis, on trouvera aussi des humains : l’armée pas franchement tendre, et des groupes de survivants mal-attentionnés mais armés jusqu’aux dents. Mais Joel et Ellie pourront compter parfois sur quelques alliés dont les membres de la résistance appelés les Lucioles et dont il faudra au bout du compte rejoindre le QG avec Ellie. Concernant cette dernière, sachez que, même si on doit la protéger, au fil de l’aventure elle prendra de l’assurance pour parfois nous épauler en maniant l’arme à feu… je n’en dis pas plus…
Le jeu évolue donc à travers différents environnements : ville, forêt, campagne, sous-terrains, intérieurs, etc.. On passe d’extérieurs souvent somptueux et lumineux à des intérieurs sombres et glauques… et parfois même au noir total. Il faut alors jouer de la torche pour trouver le chemin qu’il faut trouver tout seul comme un grand. Pour aider Joel (et le joueur du coup…) dans sa progression, celui-ci dispose d’une écoute fine qui permet en actionnant R2 de voir un instant, en transparence la position des ennemis environnants.
Malgré des passages de shoot (souvent contre les humains) assez nombreux, The Last of Us est d’abord un jeu d’infiltration comme tous bons survival. Perso, ce n’est pas mon fort. Mais le jeu l’amène sur un plateau et de manière tellement novatrice (grâce à son histoire) que ça passe tout seul. D’ailleurs, les différents chapitres sont suffisamment changeants et rythmés pour que l’aventure se déroule de la meilleure manière. On peut peut-être regretter en revanche un début d’aventure un peu mou… mais on en prend plein les mirettes, en crescendo, jusqu’à la fin.
En mode normal (il existe un mode facile et un mode difficile) le jeu permet de profiter de 15 heures de jeu environ (après cela dépend si vous allez fouiner dans tous les recoins à la recherche d’objets). C’est donc très honnête. On peut regretter par contre quelques soucis de décalage dans les dialogues par rapport aux sous-titres, un début d’aventure un peu mou ou d’une gestion des objets finalement pas abouties. Mais The Last of Us a tellement d’atouts que cela en fait LE jeu de l’année (pour le moment…) sur PS3. Ne vous attendez pas à un déluge d’action à la Uncharted 3 mais à un jeu aussi beau (voir plus beau) avec quelques similitudes et surtout une histoire bien amenée et des personnages très attachants.
Notez que The Last of Us est doté d’un mode online multijoueurs qui propose de faire du 4 contre 4 sur 7 maps différentes. Sans grandes innovations, ce multi a l’avantage de rester proche de l’esprit du solo avec une approche survival : munitions faibles, possibilité d’écouter l’ennemi comme avec Joël, etc..
On attendait The Last of Us comme le messie et on ne peut pas vraiment être déçu. S’il a néanmoins quelques défauts minimes, c’est un jeu incroyable au niveau de sa réalisation, sa narration et sa progression. Les amateurs de survival le trouveront moins bons qu’un Resident Evil, les amateurs de Uncharted ne le trouveront pas assez spectaculaire, mais il faut prendre The Last of Us comme une aventure interactive à vivre à tout prix.